Lauréate du «Prix national de la Qualité 2014», La Rose Blanche (El Warda El Bidha) a ouvert aux médias les portes de ses usines à Sousse. Visite guidée…
Par Zohra Abid
Selon l’Unité de gestion du programme qualité (UGPQ), relevant du ministère de l’Industrie, de l’Energie et des Mines, instituée il y a 2 ans (Jort n° 54 du 10 juillet 2012), aucune entreprise n’a rempli, en 2013, les conditions requises pour décrocher le 1er Prix de ce concours. Il y a eu certes un 2e prix attribué à Vacpa du groupe Boujbel et un 3e décerné à Sotuver du groupe Bayahi, mais aucune société n’a vraiment répondu aux exigences strictes de ce concours pour mériter le trophée.
Pour 2014, plusieurs sociétés ont présenté leur candidature et c’est El Warda El Bidha qui a finalement remporté le trophée.
Retour sur évènement
Lors d’une cérémonie, le 18 novembre 2014, au siège de l’Utica, la centrale patronale, Kamel Ben Naceur, ministre de l’Industrie, de l’Energie et des Mines, a remis le trophée à Nader El Arbi, General Manager du groupe El Warda El Bidha, spécialisé dans l’industrie alimentaire (couscous et pâtes).
Dans son allocution, le ministre a indiqué que la société tunisienne, leader de son secteur, «fait face aux défis imposés par l’ouverture des marchés et la libération des échanges à l’échelle mondiale et a bien mérité ce prestigieux prix».
Pour savourer ce succès, une cérémonie a été organisée, vendredi 12 décembre 2014, au siège de l’usine, à la rue Hédi Nouira à Sousse, au pied d’une grande bâtisse à la lisière de la zone industrielle de Sidi Abdelhamid. Il y a eu du monde, ce jour-là, pour la visite à l’usine en compagnie de son management. Celle-ci sera dotée prochainement d’un magasin pour la promotion de ses produits et le chantier avance à grands pas, apprend-t-on.
Nouveaux marchés
Forte de son expérience remontant à son premier moulin créé en 1901, La Rose Blanche emploie aujourd’hui sur son site de Sousse 400 personnes et pose ses marques dans la cour des grands producteurs mondiaux des pâtes. Produisant quotidiennement 290 tonnes de pâtes et 60 tonnes de couscous, elle couvre aujourd’hui 30 à 33% du marché local et exporte dans plus de 30 pays dont l’Algérie, la Libye, l’Angleterre, l’Allemagne, les Etats-Unis et tout récemment le Japon.
«Les derniers à nous faire confiance, ce sont les Japonais. Une délégation a visité une première fois l’usine et a examiné les lignes de production dans les moindres détails. Elle nous a fait parvenir son rapport et nous avons tenu compte de ses remarques et propositions. La même délégation est revenue il y a quelques semaines, fait un tour dans l’usine, ses coins et recoins, et a passé tout de suite des commandes», raconte Nader El Arbi, qui est d’autant plus fier qu’El Warda El Bidha vient d’arracher, au Japon, une part du marché de l’Italie, qui reste encore sur le podium des plus grands pays producteurs des pâtes devant les Etats-Unis et le Brésil.
La Rose s’épanouit
Mohamed Rekik, directeur général, a indiqué à Kapitalis que la société (qui regroupe aujourd’hui plus d’une dizaine de sociétés spécialisées dans la sélection, la transformation et la commercialisation du blé et ses dérivés) mise sur la qualité de la matière première: les semences, le terreau, l’environnement… Et, sur ces plans-là, elle se défend bien.
«En 2008, nous avons racheté Spiga où nous avons, non seulement, préservé les emplois, mais fait aussi des recrutements. Nous avons racheté aussi le groupe Mliha, en mai 2014, et nous sommes en train de développer le secteur de la volaille», dit-il. Et d’ajouter que l’année 2015 se profile sous les meilleurs auspices. «Vu la forte demande, une nouvelle ligne sera montée le 7 janvier dans l’usine», annonce-t-il, tout en faisant un clin d’œil au département des ressources humaines. «C’est grâce à ce département, qui gère bien les affaires de nos employés, que le groupe est en train de réussir», affirme-t-il. Meilleure preuve de cette réussite: El Warda El Bidha travaille 24/24 et 7/7 et n’a jamais fermé. «Sauf une seule fois, une grève d’un jour. Même lors du couvre-feu, pendant la révolution, nous n’avons pas fermé. Nous avons appelé la direction de nos concurrents, l’Epi d’Or, pour qu’ils ne ferment pas non plus, afin d’éviter la rupture du stock. Nous avons passé plusieurs jours loin de nos familles. Lors de la distribution, nous étions escortés par les militaires que nous remercions en passant», se souvient M. Rekik.
Un travail de groupe
Nader El Arbi reconnaît, lui aussi, que «la clé de cette réussite ne revient pas à une personne mais à tout le groupe.»
«La société a été soumise à une évaluation sur site et sur dossier par un corps évaluateur sur la base du modèle EFQM 2013 (qui est l’outil d’évaluation de référence des entreprises le plus couramment utilisé en Europe). Le ”Prix de la Qualité 2014” lui a été attribué pour sa vision de la notion de la qualité érigée en valeur fondamentale au cœur de l’entreprise et autour de laquelle elle a construit son succès», explique-t-il.
Les couloirs s’étendent à perte de vue. Les lignes sont équipées de machines géantes. Plusieurs sont destinées à la production des pâtes et du couscous. «Après une sélection rigoureuse du blé, on passe à la transformation en semoule dans notre semoulerie (MCSR). Dans l’usine des pâtes, la semoule est mélangée avec l’eau. Le mélange est ensuite malaxé puis extrudé à faible vitesse et il passe à travers un moule et des accessoires de coupe qui lui donnent la forme souhaitée (spaghettis, papillon, fell, etc.). Les pâtes sont, ensuite séchées puis mises en sachets», explique encore M. El Arbi.
Le General Manager conduit la visite et explique aux visiteurs comment on mélange la semoule et l’eau, comment se déroule le malaxe, comment est cuit le couscous à la vapeur avant son séchage… Côté pâtes, il y a de tout. En plus des spaghettis, tagliatelles, lasagnes, cannellonis et autres vermicelles, on trouve les «nouasser», la traditionnelle recette de chez nous qui a brillamment passé l’épreuve de la dégustation des Saveurs de l’Année 2014.
Les produits Warda ont été primés à plusieurs reprises pour leur qualité et leur goût par l’International Taste and Quality Institute (ITQI) respectivement en 2006, 2009 et 2010 pour les spaghettis, en 2007 pour le couscous et le couscous complet, en 2012 pour les lasagnes, les cannellonis et les tagliatelles, et en 2013 pour les jumbo pasta conchiglioni, rigatoni et lumaconi… Toutes ces distinctions sont aujourd’hui placardées sur les murs des couloirs de la maison.
Ce qui ne peut que faire plaisir aux employés qui doivent se vanter de voir El Warda El Bidha certifiée ISO 14 001 version 2004, ISO 22 000 version 2005 et ISO 9001 version 2008. L’entreprise est également référencée auprès de la «Food and Drug Administration» des Etats-Unis (FDA) depuis février 2009. Et elle a eu, tout récemment, sa certification halal. Ceci ne peut que leur donner le sourire, car l’avenir semble assuré. De quoi donner de l’appétit aux plus intransigeants des gourmets.
Source : http://www.kapitalis.com/
To send your application, please fill in the following form. Fields marked with (*) are required.
Please select a valid form.